Le Musée imaginaire de Marcel Proust : tous les tableaux de A la recherche du temps perdu
Eric Karpeles
L’ensemble des œuvres picturales évoquées par Proust dans son chef-d’œuvre reproduites pour la première fois.
À la recherche du temps perdu est l’un des romans les plus profondément visuels de la littérature occidentale. Le texte de Marcel Proust abonde en références picturales : le personnage d’Elstir est directement inspiré des peintres James Whistler et Paul Helleu ; l’apparence de Bloch enfant a de nombreux points communs avec le portrait du sultan Mehmet II par Gentile Bellini ; Odette de Crécy frappe Swann par sa ressemblance avec une figure peinte à fresque par Botticelli. D’un personnage secondaire, une certaine Mme Blatin, Proust va même jusqu’à écrire que « c’est exactement le portrait de Savonarole par Fra Bartolomeo ».
Cet ouvrage illustré de plus de deux cents peintures, dessins et gravures magnifiquement reproduits célèbre le lien étroit que tisse Proust dans La Recherche entre beaux-arts et littérature. Toutes les œuvres nommément citées par Proust ou simplement évoquées ont été identifiées par l’auteur et reproduites dans l’ordre de leur apparition dans le roman. Anges de Botticelli, courtisanes de Manet, guerriers de Mantegna et saints de Carpaccio se mêlent ainsi aux nymphéas de Monet et aux gravures de Rome par Piranèse – des œuvres qui, à chaque fois, sont accompagnées du passage de La Recherche dans lequel elles figurent.
Dans son essai introductif, l’auteur analyse avec acuité l’importance que revêtaient ces tableaux aux yeux de Proust. Enfin, le lecteur trouvera dans les notes ainsi que dans l’index recensant l’ensemble des peintres et œuvres mentionnés dans La Recherche un outil d’une grande valeur.
Le Musée imaginaire de Marcel Proust est un ouvrage de référence incontournable pour tous les passionnés de Proust ainsi que pour tous ceux qui souhaiteraient aborder pour la première fois ce chef-d’œuvre de la littérature française.
Eric Karpeles est peintre. Après des études au Haverford College (Philadelphie), à l’université d’Oxford ainsi qu’à la New School à New York, il a vécu quelque temps en France dans les années 1970, où il a obtenu des bourses à la Cité des Arts, à Paris, et à la Camargo Foundation, à Cassis. Il est entre autres l’auteur de deux œuvres monumentales, le Sanctuary Project et la Rockefeller Chapel. Karpeles écrit sur la peinture, la poésie et l’esthétique.